« Je suis à boutte! Je ne sais plus quoi faire, je veux de l’aide. »
Novembre 2012. Mélanie, une mère monoparentale aux prises avec des problèmes de consommation, entre au Centre de pédiatrie sociale Laval et prononce ces mots de détresse. Elle vient de recevoir un appel de l’école : son garçon de 5 ans, Matteo, a lancé un bureau. Il a commencé la maternelle quelques semaines auparavant et ça ne se passe pas bien du tout. Les crises de colère sont fréquentes et intenses. Son professeur doit l’amener dans un local d’apaisement plusieurs fois par semaine.
Mélanie a eu le bon réflexe en se présentant au Centre de pédiatrie sociale, qui se trouve au sein même de son milieu de vie, un complexe d’habitations à loyer modique (HLM) de Laval. Son cri du cœur a été entendu. Rapidement, une psychoéducatrice, une travailleuse sociale, une pédiatre et une musicothérapeute bâtissent un filet de soutien autour de Mélanie et Matteo.
Grâce à l’intervention du Centre, Matteo a pu être évalué en pédopsychiatrie. Le diagnostic est sans équivoque : Matteo a un trouble du spectre de l’autisme (TSA), un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et une douance. Mélanie doit quitter son emploi pour s’occuper de son fils. Elle n’a pas les moyens financiers pour payer les services dont Matteo a grandement besoin. Elle souhaite se défaire de sa dépendance à l’alcool, mais rencontre plusieurs embûches et peine à trouver une stabilité.
L’équipe du Centre de pédiatrie sociale s’est mobilisée pendant plusieurs années pour aider Matteo à vivre avec ses particularités et à contrôler son impulsivité et son agressivité. Le Centre a également soutenu Mélanie et lui a offert de l’aide alimentaire.
Aujourd’hui, Matteo est un grand adolescent de 14 ans. Il se démarque par son excellent sens de l’humour! Son parcours scolaire se déroule bien et il a une relation complice avec sa mère.
Mélanie a recommencé à travailler. Ayant été témoin de toutes les interventions du Centre au fil des années, elle y a trouvé de l’inspiration : elle est retournée aux études et occupe maintenant un emploi auprès d’enfants en difficulté. Récemment, alors qu’elle assistait à un atelier avec d’autres parents du Centre, Mélanie s’est spontanément adressée au groupe, la voix nouée par l’émotion : « Sans le Centre de pédiatrie sociale, mon fils aurait été placé. Je n’aurais pas réussi à avoir une routine dans ma vie. C’est simple : je n’aurais pas été une aussi bonne mère sans leur soutien. »